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Lonewail

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La Pluie
La Pluie
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MessageSujet: Lonewail Lonewail Icon_minitimeSam 24 Déc - 4:31


Bienvenue à Lonewail

Angleterre, Royaume-Uni, 27 mai 2021
Cher journal,

J'ai décidé de confier mes craintes et toutes les inquiétudes qui m'habitent. Notre terre, notre vieille terre britannique, n'est plus la même depuis quelques années, je le crains.

Je me trouve maintenant à Lonewail, une île semi-artificielle créée au sud du pays, tout près de Dorchester et de l'île de Newport. Un pont, un seul et unique pont nous relie à Newport, et c'est par là qu'arrivent tous les réfugiés et nombre de vivres.

Réfugiés de quoi, vous me demanderez? Moi-même, comme tous les autres qui sont ici, je me le demande. Ça a commencé il y a quelques années de cela. Les sources varient et on n'a aucune date précise, mais on sait que ça a débuté par une série de disparitions mystérieuses dans la région d'Oxford. Oui, la région de l'une des plus vieilles et des plus prestigieuses universités de ce monde. Les gens disparaissaient, puis réapparaissaient avec des attitudes étranges, vivant dans un autre monde, prisonniers d'un épais brouillard. Ils ne parlaient pas ou très peu, allaient à leur travail sans accomplir toutes les tâches qui y étaient reliées, puis finissaient par s'évanouir et plonger dans un sommeil profond. Il ne s'agissait de toute évidence pas un coma, car les gens continuaient de respirer, leurs signes vitaux étaient bons et stables, mais ils refusaient obstinément de se réveiller. Au début, on en entendit parler avec véhémence par les médias qui sautèrent sur la nouvelle, tant la chronique était vide depuis la chute de la Grèce et celle, la suivant de près, de l'Italie. C'était en 2014. Ensuite, on ne sait pas pourquoi, on étouffa ces disparitions devenues monnaie courante. Elles ne cedssèrent pas pour autant.

J'habitais là-bas. J'étais étudiant à Oxford.

Il paraît que les services secrets s'en sont mêlés. On entassait les malades dans les hôpitaux, se souciant peu de leur confort vu que, visiblement, ils refusaient de se réveiller. Ce n'était pas une maladie contagieuse, cela ressemblait plutôt à un attentat pernicieux d'un autre pays ou d'un groupuscule terroriste. Lequel? Personne ne le savait. C'était un ennemi sans nom, sans visage, sans domicile, une peste venu d'on ne sait où qu'on était incapables d'acculer au pied du mur.

Le phénomène est resté cloîtré à Oxford pour une raison inconnue. Tant de questions, si peu de réponses, pas étonnant que le gouvernement veuille garder la population nationale et internationale dans l'ignorance. Peu de temps après le début du phénomène ‪‒je dirais quelques mois‒, tout accès extérieur à la ville a été interdit. Les gens ont rapidement manifesté dans les rues pour qu'on les sorte de ce qui semblait devenir tranquillement un caveau morbide. Ensuite, ne sachant quoi faire pour soustraire la population d'Oxford a ce mal mystérieux et totalement impuissants devant sa cause, les autorités ont décidé d'évacuer précautionneusement quelques personnes de la ville, pour être sûrs que le mal qui les incombaient ne les suive pas. Ce fut un succès.

Finalement, on a décidé d'évacuer Oxford. Plus de cent cinquante mille habitants. Les gens aisés avaient amassé tous leurs effets personnels et déménagé, cédant leur demeure au gouvernement pour une somme modique. Les étudiants comme moi, eux, ont fait leurs valises et sont retournés chez leurs parents. Ils y ont tous perdu de l'argent, mais la peur les poussait à plier bagage au plus vite. Les autres, ceux qui ne pouvaient déménager immédiatement ou qui refusaient, ont été laissés pour morts dans la ville. En quelques années, tout Oxford, y compris son prestigieux campus, commença à tomber en ruines. Enfin, selon les rumeurs.

On dit qu'ils étaient environ quinze mille à être resté sur le campus de l'université. C'était énorme pour cette institution, bien qu'elle soit énorme elle aussi. Et l'extinction continuait.

Le gouvernement continuait d'étouffer l'affaire, mais si je sais tout ça, c'est parce que mon professeur de littérature avait refusé de quitter les lieux et continuait de communiquer avec moi par courrier électronique. Enfin, ils ont décidé que ç'en était assez de ces résistants. Ils continuaient à se faire décimer, mais ils ne pouvaient pas rester là jusqu'à complètement disparaître. Alors, ils ont construit une ville. Enfin, ils ont plutôt pris un endroit émergeant légèrement de l'eau et, faisant appel à la technologie japonaise, ils ont créé une île artificielle. Écologique, car construite avec des déchets complètement décomposés, elle ne dégageait pas d'odeur ni de méthane. Ils y ont ensuite construit des centaines de bâtiments, une ville précaire faite à la va-vite dont l'aménagement urbain laissait à désirer. Je le sais bien, cela fait une semaine que j'y suis. Des bâtiments sobres, tristes, peu de verdure... Une ville de béton construite à la sauvette. Ils y ont ensuite déménagé de force tous les gens qui restaient à Oxford. De force.

Ensuite, on ne sait pas pourquoi, ça a commencé à se répandre dans tout le pays. Les endroits où les gens étaient retournés vivre quand ils s'étaient enfuis, principalement. Ça n'a commencé qu'après l'ouverture de Lonewail, personne n'a compris pourquoi. Mon frère a été atteint. Après ça, c'est devenu évident. Lonewail, cet endroit mystérieux dont on ne savait rien, semblait protégée. Pourtant, cela prit deux ans avant qu'on nous laisse y partir. Ils nous ont pris en priorité, sans nos familles. Ils nous ont dit que d'autres viendraient. Qu'ensuite, la place qui restait serait prise par ceux qui paieraient. J'ai senti que ce n'était peut-être pas un bon plan... Mais bon. Depuis que je suis ici, je suis en sécurité. J'ai un petit job et j'étudie à l'université de Lonewail depuis deux ans maintenant. Elle est minuscule, mais elle fait le boulot. J'apprends. D'ici un an, j'aurai mon diplôme de médecine... Mais j'espère être sorti de cette ville avant. L'atmosphère y est étouffante, voire malsaine. Tout le monde veut savoir à qui vient la faute. Un complot? Un attentat terroriste ou étranger? Personne ne sait. Qui voudrait y être? Certainement pas moi, si je n'étais pas menacé.

Maintenant, j'y suis jusqu'au cou.


James Connor Lloyd
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Lonewail

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