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» ENCORE CAFÉ, parce que trop de gens tue les gens | Polly & Tenessee

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Polly Moncreiff
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MessageSujet: » ENCORE CAFÉ, parce que trop de gens tue les gens | Polly & Tenessee » ENCORE CAFÉ, parce que trop de gens tue les gens | Polly & Tenessee Icon_minitimeDim 10 Fév - 14:54

Avant même d'entrer, je savais dans quelle horreur j'allais plonger. Je n'avais qu'à jeter un œil par la fenêtre pour voir la file de gens devant la caisse, les tables pleines, le commis débordé, et j'entendais même déjà les conversations par la porte qu'une personne qui sortait avait ouverte. Mais! Mais, j'avais une rage de café. Et hélas, cette rage demandait à être apaisée grâce au café Encore, pas ailleurs. Je pris une grande inspiration et la relâchai doucement avant d'entrer. Tout de suite, ce fut le bruit des couverts et celui des gens qui parlent qui m'envahit. La file était tellement longue, elle occupait à elle seule la moitié de la salle. Résignée, je me plaçai à la fin, derrière un grand au cheveux frisés et deux de ses amis qui parlaient d'une fille de l'université qui, évidemment, n'était pas moi. Le café semblait se vider un peu, avec un peu de chance je pourrais avoir une place. J'attendis. J'attendis, j'attendis, j'attendis. Après peut-être une demi-heure à attendre, j'étais finalement devant le commis.

« Café mocha, une crème, trois sucres. Avec un muffin aux framboises, » lui demandai-je.

J'avais le droit à ce muffin, après avoir attendu aussi longtemps. Je payai et, lorsque j'obtins mon trophée, je partis en quête d'une place. Malheureusement, le peu du café s'étant vidé s'était aussitôt rempli des gens qui attendaient avant moi, de sorte que j'avais en face de moi un lieu à nouveau complètement bondé. Pas une table de libre, pas une seule. Je scannai lentement la salle, à la recherche d'une chaise libre. Toutes les tables le long des murs de droite et de gauche ainsi que celles du centre étaient complètement prises. Il n'y avait qu'une unique chaise libre, à une table à deux au fond. Sur l'autre se tenait un jeune homme, grand, blond, lunettes à large monture noire, yeux perçants. Fiou. Ça aurait pu être un petit vieux louche, une meneuse de claques trop bavarde ou je ne sais quel autre individu en présence duquel je préférais ne pas me trouver. Je me frayai donc un chemin à travers les endroits occupés pour m'y rendre, puis je demandai au jeune homme si je pouvais m'asseoir. Sa réponse positive me permis de poser mon plateau sur la table et mes fesses sur la surface coussinée de la chaise.

Cette personne était étrange. Presque malaisante. Durant les premières minutes que je passai assise en face de lui, je ne parlai pas, me contentant de faire disparaître petit à petit le muffin que j'avais devant moi, en attendant que mon café brûlant refroidisse un peu. Il faisait chaud dans le café, pas étonnant vu le monde qu'il y avait, mais plutôt étonnant car la porte était presque constamment ouverte. Je finis par abandonner mon manteau sur le dossier de ma chaise et mon chapeau sur mon sac, lequel était accroché sur ma chaise. Mon manteau était un simple trench-coat beige et mon bonnet, de la même couleur mais en laine, avec un pompon rouge foncé. En-dessous, je portais une simple chemise blanche et un pantalon gris. Pas question de me casser la tête avec les vêtements, ce n'était pas un facteur de réussite scolaire.

J'aurais probablement dû entamer la conversation avec le jeune homme. C'est ce que n'importe quel être humain normal aurait fait. Mais je n'étais pas n'importe quel être humain normal et je n'avais aucune idée de comment commencer une conversation avec un parfait inconnu. Cela ne faisait qu'une minute ou deux que j'étais là de toute façon.
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Tenessee Williams
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MessageSujet: Re: » ENCORE CAFÉ, parce que trop de gens tue les gens | Polly & Tenessee » ENCORE CAFÉ, parce que trop de gens tue les gens | Polly & Tenessee Icon_minitimeMar 12 Fév - 2:35

    Un café ? Pourquoi pas après tout. Beaucoup de lait et de crème, et du sucre aussi ? Que voulez-vous dire "C'est plus du café ?" Vous pensez sincèrement que le café que vous voyez est du véritable café et pas un substitut fabriqué par des enfants asiatiques au fond d'une cave ? Chaque café qu'on se fait servir c'est comme de profiter du travail acharné, de la sueur et de la fatigue que la fabrication ( et dans certains rares cas, la récolte ) nécessaire pour faire ce café. C'est donc bien évidemment jouissif de pouvoir profiter de tant de souffrances d'un être humain en achetant simplement du café. Maintenant, si c'est une machine qui le fabrique, ça perds tout son sens. Voilà pourquoi je ne cherche plus que le café dont les employés sont bien payés, ça signifie que ce n'est pas une machine, d'après le système capitaliste. Après ces menus ronds-de-jambe sur le café, je m'aperçois que quelqu'un semble avoir décidé de s'approprier la place en face de moi. De quel droit ? Je n'en sais strictement rien, pas un mot, pas un bonjour, pas une formule de politesse malgré toutes celles que nôtre belle langue propose. Sérieusement de nos jours ces jeunes se pensent être tout permis, ils n'ont plus le moindre respect pour leurs aînés. Et ça se prétend fille en plus ? Et ça réclame l'égalité, des droits, et en plus une place en face de moi ? Pas bien musclée, elle ne sait probablement rien cuisiner et n'approche pas de toute affaires de ménage, sinon ces bras seraient plus musclés. Probablement pas très bonne au lit non plus vu qu'elle ne cherche pas à se faire désirer, encore une énième fille qui manque de confiance en elle. Comment me venger d'un tel affront, d'une telle subtilisation ? L'humiliation, l'exposition au public, probablement qu'elle fuiras, petit être peureux et timides, sûrement agoraphobe.

    << AhAhAhAh ! Elle est bien drôle cette blague ! Jamais je n'aurais deviné que l'inventeur de la catapulte était un lépreux ayant fait un bras d'honneur, je suis scié ! AhAhAhAh ! >>

    Grands rires aux éclats, tout les regards tournés vers moi, je manque de tomber de mon tabouret, je feins la perte d'équilibre, me rattrape de juste au bord de la table, manquant de faire s'écrouler le muffin et le café de la fourbe voleuse ? Prévu ? Qui sait, moi même je n'en sais rien, mais elle semble en être convaincue. De la perspicacité, venant d'une fille et jeune de surcroît ? Bien étrange idée que j'ai l'air d'avoir. Une chance de répliquer ? Non j'y laisserais le peu d'honneur qu'il me reste depuis la dernière fois qu'on m'a demandé de faire une livraison. Elle me regarde, je rehausse mes lunettes du bout de l'index, un des gestes les plus méprisables qu'on puisse faire, c'est sûrement uniquement pour cette raison que je porte des lunettes, qui plus est. Non seulement ça permet de donner ce petit air sexy qui va si bien avec les lunettes, et ça donne un côté intello et mystérieux qui permet de draguer sans éveiller le moindre soupçon. Maintenant ça n'as pas l'air de marcher sur elle, et je n'en ai pas l'intention. Une couverture en couple ? A envisager pour pouvoir rester plus longtemps, avoir l'air d'un petit blond ... Pourquoi elle me fixe avec ces grands yeux ? Elle pense qu'elle vaux mieux que moi ? Je l'ai vexée ? Dis moi que je t'ai vexée, s'il vous plaît !

    << Je la trouvais drôle, moi pourtant. N'est-elle pas magique ? C'est mirifique de rire de la souffrance d'autrui avec une blague aussi immature. Je m'attendais à mieux d'une jeune étudiante. >>

    Après une telle réplique je me devais de lui faire un pied de nez en m'intéressant un tant sois peu à sa personne, pas son physique, non, elle n'est ni belle ni pauvre de beauté, moins encore bien en chair. Dire quelque chose sur un tel physique se rapprocherait de tirer sur une ambulance, c'est drôle et amusant mais n'en abuser il ne faut point. Ce n'est pas une personne intéressante non plus, pourquoi porter un quelconque intérêt à ce que l'on nomme un stéréotype ? Non mais sérieusement, je n'ai aucune idée. Le journal qui traîne sur la table de derrière ? Sans me retourner, mon bras glisse lentement, manquant de me provoquer une entorse, mais je parviens tout de même à attraper le journal, que j'ouvre devant moi, donnant l'illusion de lire la première page.

    << Savais-tu que nôtre Maire est un brin fou ? C'est le contraire de ce que dis ce journal, c'est intéressant.>>
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MessageSujet: Re: » ENCORE CAFÉ, parce que trop de gens tue les gens | Polly & Tenessee » ENCORE CAFÉ, parce que trop de gens tue les gens | Polly & Tenessee Icon_minitimeMer 13 Fév - 3:11

D'un coup, il explosa de rire. Je lui lançai un regard interloqué. Il parlait de lépreux, de catapultes et de bras. Il riait comme un dément, tombant presque de sa chaise et se rattrapant au dernier moment. Mon café chancela mais ne se renversa pas, heureusement, car je l'attrapai avant qu'un événement fâcheux se produise. L'avait-il fait exprès? La salle toute entière s'était retournée pour voir ce qui se passait, brièvement, avant de revenir à ses occupations de moindre importance. Il me regardait, encore hilare de cette «blague», si l'on pouvait se permettre de qualitifer ainsi sa tirade. Il replace ses lunettes de l'index, un sourire arrogant ayant pris possession de ses lèvres. Si c'était drôle, magique, mirifique? Comment le saurais-je? Je n'avais absolument aucune idée de ce qui venait de se passer! Je ne pouvais que le fixer, les yeux équarquillés par l'incrédulité.

Finalement, son bras s'étira derrière lui sans qu'il ne daigne se retourner, l'angle de son omoplate plutôt suspecte, pour saisir le coin d'un journal sur la table derrière lui. Il tira dessus pour s'en emparer et l'ouvrit avant de faire mine de lire attentivement la première page.

« Savais-tu que notre maire est un brin fou? C'est le contraire de ce que dit ce journal, c'est intéressant, » déclara-t-il.

Passé le choc de la drôle de boutade –si c'en était vraiment une– du jeune homme, je l'observai attentivement un instant, penchant la tête sur le côté. Une ombre de sourire étira le coin de mes lèvres tandis que je lui répondis.

« Bien sûr que je le sais. Ces journaux ne sont destinés qu'à le flatter lui, et non à informer les gens. »

Les quelques rares fois où je me contentais du Times ou du Sun, c'était quand je voulais voir quelle sorte de propagande la ville était encore en train de sortir. Même les manifestations, on n'en parlait pas, si ce n'était pour réduire les manifestants à l'état de rebelles en manque de sensations fortes qui voulaient tout faire péter autour d'eux. Pas de quoi à vouloir les rejoindre, n'est-ce pas? Il suffisait de voir comment la police traitait quiconque osait se balader avec une pancarte, y compris moi. Je n'étais pas faible mais ce n'était pas une raison pour me rudoyer, au même titre que tous les autres. Le maire avait un ego gros comme 100 fois notre galaxie et un amour passionnel pour Lonewail, sa chèèèèèère Lonewail.

« Tu ne... Tu n'accordes pas de crédit à ce torchon, au moins? »

Vérification de routine. Quoique je me doutai qu'il ne devait pas vraiment y croire, pas comme tous ces pseudo-journalistes qui étudiaient dans le domaine en méprisant les journaux indépendants, sans savoir qu'ils étaient les seuls à avoir de la véritable information. J'approchai ma chaise et posai le visage sur mes poings. Rien qu'en lisant la moitié du texte, il était possible de percevoir clairement le point de vue du rédacteur, destiné à passer inaperçu mais à tout de même influencer le lecteur à joindre son mode de pensée. J'avais une édition de notre journal pirate dans mon sac, une seule. Je ne pouvais pas me balader avec plus que ça sur moi de peur qu'on m'arrête et m'identifie officiellement comme sa rédactrice en chef. Nous signions tous sous un pseudonyme qu'il nous était interdit d'utiliser ailleurs. On ne pouvait pas savoir quand est-ce que la police se déciderait à fouiller le net à notre recherche.

« Parce que si c'est le cas, autant que je prenne mes clics et mes clacs et m'en aille tout de suite, avant d'avoir envie de te l'enfoncer dans le gosier. »

Il se permettait de me tutoyer, alors moi aussi. Nah! Je fais c'que je veux de toute façon. Et pis ce n'était qu'un muffin et un café. Je n'avais certes rien à faire avant la fin de l'après-midi, mais je pouvais toujours sortir à l'extérieur et chercher un banc public libre dans les jardins.
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MessageSujet: Re: » ENCORE CAFÉ, parce que trop de gens tue les gens | Polly & Tenessee » ENCORE CAFÉ, parce que trop de gens tue les gens | Polly & Tenessee Icon_minitimeDim 17 Fév - 10:34

    Quelle bien étrange personne. Je me demande presque à quoi elle ressemblerais si elle était couverte de sang, je doute qu'elle ne conserve son air rebelle, dommage, je suis certains que s'eut été un chef-d'oeuvre avec un tant sois peu de bonne volonté. Après réflexion, aucun de ces articles n'avait l'air si intéressant, même si on y rajoute la quantité de café multiplié au cube. Je repose donc le journal à plat devant moins, d'un geste rapide bruyant et totalement subtil, fixant la fille qui semblait me parler. Peu d'importance, mais je devais m'empêcher de faire trop de liens entre l'inutilité des articles de ce journal, celui de la presse en général et ce qu'elle disait, les gens semblent avoir tendance à mal le prendre, bien que je ne sache pas pourquoi. D'ailleurs on est écoutés. Je suis loin d'en être surpris, mais je me demande ce que la vieille croulante quelques tables plus loin me voulait, à me fixer ainsi.

    << C'est ennuyant, les gens qui s'amuse à en fixer d'autres sans arrêt, et sans raisons ! Pardon tu disais ? >>

    Evidemment, quand on élève légèrement la voix, les regards se font plus discrets, drôle d'humanité que nous avons la. Je me demandais d'ailleurs comment va ce bon vieux maire, s'il est toujours aussi excentrique et intéressant. Pour une fois qu'une personne ne se contente pas de tendre les fesses aux systèmes en place et semble s'amuser avec la Loi, je devrais peut-être m'acheter une petite broche avec son portrait dessus, je suis persuadé qu'elles se vendraient bien mieux si les gens n'étaient pas tous aussi fermés d'esprits, bornés, et inintéressant. Maintenant elle me menace ? Alors que je ne l'écoute même pas ? C'est tout de même frustrant de se faire menacer sans même que l'on sache ce que l'on a fait, les filles de nos jours n'ont aucun respect !

    << Ce sont donc de bien vilaines paroles pour une si jeune femme, vous enfoncez des journaux dans les gosiers de toutes les personnes à qui vous parlez ? Intéressant, très Freudien. >>

    Si éveiller l'aspect sexuel de ces paroles ne la fait pas partir, rien n'y arriveras, je le crains, et je n'ai strictement rien à faire dans mon emploi du temps extrêmement chargé, au moins pour cette heure-ci. C'est dans ces moments que j'aurais souhaité avoir un stylo avec des fléchettes de poisons, voir même un peu de chloroforme ... Quel patron radin que j'ai. Peut-être si je lui prend un peu de muffin, elle s'en iras ? Développant un intérêt soudain pour un muffin dans une des pires saveurs du monde, des doigts soigneusement gantés s'en approche lentement, jusqu'à en dérober une partie que je goba très rapidement afin d'échapper au goût affreux, avec mon habituel air théâtral qui donne l'illusion que j'aime ce que je fais.

    << Pour critiquer ainsi un pauvre bout de papier tu dois sois être journaliste, sois travailler pour un parti opposé. Si j'aime bien avaler des couleuvres, c'est mon problème, non ? >>

    Une métaphore pas trop compliqué fini par une question, tout ça pour me donner un air intelligent et la forcer à répondre quelque chose qui m'arrange. Dans tout les cas je suis gagnant, je n'ai donc pas à m'en faire.
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MessageSujet: Re: » ENCORE CAFÉ, parce que trop de gens tue les gens | Polly & Tenessee » ENCORE CAFÉ, parce que trop de gens tue les gens | Polly & Tenessee Icon_minitimeMer 20 Fév - 1:51

Il ne paraissait pas particulièrement intéressé à ce que je disais. Distrait, il regardais ailleurs, mais soudain, la raison de sa distraction apparût. Ou du moins, il sembla la mentionner lorsqu'il remarqua à voix haute qu'il était ennuyant d'être observé. Quel personnage bizarre. Plus ou moins attentif, les mains gantées malgré la chaleur ambiante, la crinière blonde et les yeux d'un vert intense. Quant à ma menace, puisque c'est ainsi qu'il qualifiait la probabilité que j'aie envie de lui faire ravaller ses opinions mal renseignées s'il lui venait l'idée de me les balancer à la figure, il ne sembla pas très content de les entendre. Ma façon de parler devait d'ailleurs avoir attisé quelque recoin douteux de son esprit puisqu'il sembla croire que ma déclaration était un lapsus embêtant. Je n'en avais pas l'impression, mais bon. Puis soudain, sa main s'étira vers mon muffin et il en déroba un morceau sous mon regard interloqué. Pour finir, il insinua que je devais être soit journaliste, soit dans la compétition.

« Ni l'un, ni l'autre. Juste contre la désinformation et la propagande de bas étage. Mais tu as raison, chacun est libre d'ingurgiter ce qu'il veut. Cela ne signifie simplement pas que les autres sont obligés de subir les opinions erronnées qui en résultent. »

Impossible d'avouer à un inconnu que je travaillais pour un adversaire en même temps d'écrire pour un journal. Enfin, officiellement, je n'étais qu'étudiante, mais avouer travailler pour la compétition (si on pouvait qualifier notre petit journal de rien du tout ainsi) pourrait éventuellement me mettre dans l'embarras si cette personne n'avait pas les bons contacts... Et surtout, si nous étions observés. L'attitude étrange de cet homme me laissait une drôle d'impression et son imprévisibilité était déjà désarmante, bien que cela ne fasse que quelques minutes que nous étions attablés. D'ailleurs, que faisait-il avant mon arrivée? Aucune consommation sur la table, pas de journal puisqu'il venait de le saisir de la table derrière lui, pas d'appareil électronique puisque je l'aurais vu en arrivant... C'était suspicieux. Avais-je affaire à quelqu'être dérangé qui se plaisait à espionner les gens? En tout cas, il n'avait pas l'air d'apprécier qu'on l'espionne, lui.

Le café entre mes mains irradiait une chaleur bien agréable. J'en pris une gorgée. J'en avais drôlement besoin, car à peine eus-je reposé la tasse sur la table que j'étouffai un bâillement. La nuit avait été courte et les cours du matin, pas extraordinairement intéressants. Morceau de muffin.

« Tu peux en prendre si tu veux, j'n'ai pas particulièrement faim. Et puis, je suis étudiante en journalisme si ça peut t'éclairer. »

Ça, il n'y avait aucun mal à le dire. Qui le voulait pouvait de toute façon demander à consulter les registres de l'université de Lonewail. Lui, par contre, je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il faisait dans la vie. Dans la vingtaine, comme moi, mais probablement un peu plus vieux. Un accoutrement assez neutre ne donnant pas vraiment d'indice. Aucun signe visible d'appartenance à une bannière quelconque. Il pouvait tout aussi bien être étudiant également, livreur de pizza ou avocat que je ne pourrais le deviner. Il avait par contre l'air assez intelligent, pas trop la langue dans sa poche et voyait clairement que notre maire était complètement cinglé. Possible de lui passer notre journal, éventuellement, advenant que cette rencontre fortuite ne soit pas notre dernière. Il y avait quand même 500 000 personnes à Lonewail. Il y avait quand même une bonne superficie à notre île, bien qu'elle reste minuscule comparée à, disons, la Grande-Bretagne au complet. C'était néanmoins une rencontre intéressante en ce début d'après-midi qui n'avait été jusque là qu'une foule compacte et bruyante, de l'attente, de la chaleur et du froid.

« Et toi, tu fais quoi? »

Je pris ma tasse, me reculai légèrement en croisant les jambes et fixai délibérément l'inconnu en entendant qu'il me réponde. Cela promettait d'être intéressant.
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MessageSujet: Re: » ENCORE CAFÉ, parce que trop de gens tue les gens | Polly & Tenessee » ENCORE CAFÉ, parce que trop de gens tue les gens | Polly & Tenessee Icon_minitime

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